Maintenant que je bouquine pas mal, je peux enfin faire mon hardcore à anticiper les sorties plusieurs mois à l’avance. Par exemple, le dernier roman de Nick Hornby, je l’ai pré-commandé, reçu et lu en trois jours. L’auteur d’High Fidelity a passé la cinquantaine et se serra fait attendre trois ans avant de sortir un nouveau livre. Un retour aux sources avec des personnages hantés par leurs obsessions culturelles et leurs problèmes sexuello-amoureux. Après avoir été un poil déçu sur Slam, son précédent opus, j’espérais retrouver l’auteur qui m’avait scotché la tronche, celui auquel on m’a parfois comparé à la lecture de mes propres textes (« Y’a un peu de Hornby dans ce que t’écris, j’aime beaucoup »). Fuck, Nick, me déçoit pas sur ce coup là ! Dans tous les cas, la couverture est suffisamment jolie pour que je me refuse à ranger le livre plusieurs jours après la lecture. Puis le titre, la classe quand même.
Duncan est un quadra fan de Tucker Crowe, une star du rock qui a disparu du milieu musical depuis près de vingt ans sans explications. Depuis quinze ans, Duncan vit avec sa petite copine Annie, qui réalise de plus en plus que leur relation ne va nulle part. Elle voudrait que Duncan se préoccupe plus d’elle, qu’il lui fasse un enfant. Au lieu de ça il passe son temps à errer sur des forums musicaux pour disserter à l’infini sur son idole. Lorsque Crowe sort Juliet, Naked une version acoustique de son meilleur album Juliet, Annie est la première à l’écouter. Elle déteste l’album, Duncan l’adore. Annie réalise alors qu’à force de vivre avec Duncan, elle en a fini par être anesthésiée, ne plus avoir d’avis sur rien, laisser le temps passer. La critique virulente de Juliet, Naked, qu’elle rédige sur Internet fera office de déclaration de rupture. Ce qu’elle n’aurait pas pu prévoir, c’est que son texte poussera Crowe à sortir de son silence et nouer un début de relation avec elle.
Si d’après le synopsis vous pensez que ce roman est l’histoire d’Annie, vous avez perdu. Enfin, non, c’est bien l’histoire d’Annie. Le problème c’est qu’Hornby alterne les points de vue narratifs et passe trop de temps sur Duncan et Crowe, qui ne sont qu’accessoires. Si Juliet, Naked a bien est problème, c’est que trop de pages sont dévolus à des scènes ou des personnages qui n’en mériteraient pas tant. Je me suis retrouvé face à des phases de textes pénibles car à côté de la plaque, ou en tout cas à côté de ce qui m’aura au final beaucoup plus dans le livre. Hornby parle de musique comme personne et construit une réflexion sur la manière dont la culture peut cimenter un couple et lier les individus. Des pistes de réflexion très intéressantes, émaillées de passages vraiment bien sentis, touchants ou drôles. Autant j’avais trouvé Slam cohérent mais plat, autant je trouve Juliet, Naked inégal mais avec de bons morceaux parasités par des éléments plus creux.
En revenant à ses obsessions sur la musique et le couple, Nick Hornby se rapproche d’High Fidelity, dans lequel il avait malheureusement déjà tout dit. Juliet, Naked, sans être raté est trop hétérogène à mon goût pour s’élever au rang des meilleurs romans de l’auteur. Je n’ai plus qu’reprendre mon mal en patience. A dans trois ans !
Demain on parlera de gens qui sont morts.
STEAL THAT PITCH STAGE !!!
Le truc fun, c’est que j’avais bousculé tout le pitch d’un de mes futurs projets (Perfect Ten) parce que je trouvais l’intrigue de Juliet, Naked trop similaire. Il s’avère que non, mais que mon personnage féminin tente la même chose que le perso féminin d’Hornby. Funny.
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